Il est partout !
Pendant que les guerriers du desktop se battent pour leurs parts de marché, Linux a discrètement pris le contrôle de presque tout ce qui nous entoure. Et bien peu s'en sont rendu compte.
Dans les vitrines des magasins d'électronique, on voit Windows et macOS trôner sur les écrans d'ordinateurs. Sur les téléphones, Apple brandit son logo bianca, tandis que les publicités vantent les derniers flagships Android. Mais voilà le secret que les géants technologiques murmure à peine : presque tous ces appareils fonctionnent sur Linux. Vraiment presque tous.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Avec 1,26 milliard de smartphones expédiés annuellement en 2025, dont l'écrasante majorité équipée d'Android, Linux domine le marché mobile avec une mainmise quasi incontestée. Mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg.
Dans chaque box Internet installée en France, en Suisse ou en Belgique, c'est Linux qui gère le flux de vos données. Sur la télévision connectée qui repose dans votre salon, c'est encore Linux qui orchestre l'affichage de vos séries. Les objets connectés qui prolifèrent dans nos cuisines, nos maisons intelligentes, nos voitures ? Linux, encore Linux, toujours Linux.
Selon les derniers rapports de marché, Linux embarqué représente un marché valorisé à 6,76 milliards de dollars rien qu'aux États-Unis en 2025, avec une croissance attendue de 15,85% par an jusqu'en 2033. Ce n'est pas un marché marginal. C'est une économie mondiale.
Pendant ce temps, le desktop expérimente une évolution radicale. Windows conserve toujours une domination écrasante : 71,72% du marché sur les ordinateurs individuels en mars 2025. Mais cette forteresse craque progressivement sur les bords.
Et pour cause. Les ordinateurs, ces appareils autrefois au cœur de notre vie numérique, deviennent résiduels. Un adulte moyen consulte son smartphone 150 fois par jour, regarde sa télévision plusieurs heures quotidiennement, et passe devant sa box Internet tous les matins. Il allume son ordinateur ? Peut-être une ou deux fois par jour, parfois moins. Ce basculement des usages, qui a commencé il y a cinq ans, s'est maintenant systématisé.
« Les ordinateurs deviennent de plus en plus minoritaires dans les usages numériques », résume l'état de fait. En 2025, bien que Windows demeure incontournable pour l'usage professionnel et grand public sur le desktop, sa pertinence pour la bataille de demain s'érode. Pendant ce temps, Linux, le renard rusé du monde numérique, s'installe partout où ça compte vraiment.
Ce que vivait Linux, c'est bien plus qu'une simple question de parts de marché. C'est la victoire d'une philosophie : celle de l'open-source, du système modulable, du code libéré aux quatre coins de la terre. Un système d'exploitation qu'on peut adapter, modifier, déployer sur n'importe quel processeur, qu'il s'agisse des architectures ARM qui équipent vos téléphones ou des processeurs RISC-V émergents qui promettent une indépendance technologique encore plus grande.
Chez les développeurs embarqués, c'est devenu un standard indiscutable. En 2024, 44% des développeurs utilisant des systèmes embarqués optaient pour Linux, à égalité avec FreeRTOS. Ce chiffre seul raconte toute l'histoire : Linux n'est plus un challenger. C'est la référence.
Pendant que les analystes de marché commentent chaque fluctuation de 0,1% dans les parts du desktop, avec Windows dominant encore confortablement, personne ne semble vraiment remarquer que la bataille s'est déjà gagnée ailleurs. Linux n'a pas besoin de conquérir le desktop pour avoir vaincu. Il a conquis l'invisible.
Demain, quand vos enfants ouvriront une voiture autonome, utiliseront un téléphone holographique ou regarderont un film sur un écran plié, ce sera Linux qui fera tourner tout ça. Et ce ne sera pas une surprise pour personne ayant regardé où allait réellement le marché.
Windows ? Peut-être qu'il survivra en musée numérique, en relique du XXe siècle informatique. Mais Linux ? Linux aura gagné parce qu'il aura conquis le seul marché qui compte vraiment : celui du futur.