99 Francs : la pub, c’est la vie, mais en pire.
De la coke et des putes
99 Francs : la pub, c’est la vie, mais en pire.
De la coke et des putes
Un publicitaire parisien qui sniffe de la coke sur des billets de 500 Francs et se plaint de son boulot ? Voilà un concept qui sent bon le génie ou l’arnaque. Dans 99 Francs, on suit Octave, un créatif qui déteste son job autant qu’il adore le fric qu’il lui rapporte. Il veut sauter d’un gratte-ciel pour tout arrêter, mais il ne saute pas. Enfin, peut-être qu’il saute. Ou pas. Bref, c’est compliqué.
Jan Kounen, réalisateur qui aime autant les trips hallucinogènes que les westerns psychédéliques (Blueberry, ça vous dit quelque chose ? Non ? Normal.), prend le roman de Frédéric Beigbeder et le transforme en un trip sous LSD. C’est beau, c’est stylé, et c'est aussi jouissif que son premier rail de coke. Jean Dujardin est parfait en Octave : arrogant, drôle, insupportable, mais tellement charismatique qu’on lui pardonne tout. Même ça montre Omega de merde, non mais sans déconner à 75000 francs par mois il pourrait au moins se payer une Rolex !
Le film commence fort : des images kaléidoscopiques qui finissent sur un panneau publicitaire sarcastique. Ça donne le ton. Octave bosse pour Ross & Witchcraft (oui, ils n’ont pas lésiné sur le nom), une agence qui vend du rêve aux consommateurs et des ulcers à ses créatifs. Entre deux rails de coke et une rupture avec sa copine Sophie (Vahina Giocante), Octave réalise que son métier consiste à manipuler des gens pour leur vendre des yaourts allégés. Et là, il finit par péter une douille.
Le film est une montagne russe : ça monte, ça descend, ça tourne dans tous les sens. On en sort étourdi mais ravi. Mention spéciale à la scène où Octave essaie de convaincre une famille de mannequins que personne ne parle comme dans leurs pubs débiles qui sont tellement propres sur eux qu'ils en deviennent de véritables têtes à claques. Et ce passage dans je ne sais plus quel pays du tiers-monde, un acide acheter à un mec chelou en bagnole.
Mais attention : 99 Francs n’est pas juste un délire visuel. C’est aussi une critique acide de la société de consommation. La pub n’est pas neutre, elle est là pour nous manipuler et nous faire acheter des trucs dont on n’a pas besoin. Ironique quand on sait que ce film est tellement cool qu’il pourrait presque être une pub pour lui-même.
Au final, 99 Francs, c’est comme une soirée trop arrosée : c’est intense, parfois épuisant, mais on ne regrette rien, Sauf peut-être la gueule de bois....